Au cœur des bouleversements géopolitiques qui secouent l’Afrique de l’Ouest, l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, incarne une nouvelle vision panafricaine, fondée sur la souveraineté, la solidarité régionale et la sécurité partagée. Le récent entretien accordé par le Président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, à la Radiotélévision du Niger (RTN), le 31 mai 2025, a mis en lumière les avancées concrètes de la Force conjointe de l’AES, moteur d’une réappropriation stratégique de la sécurité dans le Sahel.
Depuis sa création à la suite du sommet du 30 juillet 2023, dans un contexte de rejet des ingérences extérieures — notamment l’ultimatum lancé par Paris exigeant le retour à l’ordre démocratique —, la Force conjointe de l’AES n’est pas restée une déclaration symbolique. Trois opérations majeures ont été menées avec succès dans l’espace confédéral, dont une récente mission tripartite entre janvier et février 2025. Ces actions démontrent l’opérationnalité croissante de cette force, constituée pour répondre aux défis multiformes du terrorisme et de l’insécurité qui gangrènent le Sahel depuis plus d’une décennie.
Cette montée en puissance militaire est le fruit de choix politiques courageux, portés par les chefs d’État de l’AES : le capitaine Ibrahim Traoré, le général d’armée Assimi Goïta et le général Tiani. Leur engagement pour une Afrique qui décide pour elle-même, qui assume sa défense et construit son avenir, trouve un écho de plus en plus favorable à travers le continent. Loin des tutelles anciennes, ils réinventent un projet de sécurité communautaire fondé sur l’unité et la responsabilité africaine.
Au-delà du terrain militaire, cette dynamique s’inscrit dans un éveil panafricain plus large : celui de peuples qui refusent l’humiliation géopolitique, qui revendiquent leur droit à l’autodétermination, et qui saluent la volonté des dirigeants de l’AES de sortir des paradigmes hérités de la Françafrique. La création de la Force conjointe n’est donc pas seulement une réponse sécuritaire. Elle symbolise une rupture stratégique, un nouvel horizon pour les générations futures.