Alors que l’ouest du Mali, en particulier la région de Kayes, subit une recrudescence alarmante des attaques jihadistes, une dynamique régionale nouvelle se dessine. Le Sénégal, réaffirmant son engagement pour la stabilité du Sahel, intensifie sa coopération sécuritaire avec ses voisins immédiats, notamment le Mali et la Mauritanie. Dans un contexte géopolitique bouleversé par le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, cette initiative conjointe constitue un signal fort pour la souveraineté et la sécurité des États africains.
En mai 2025, deux patrouilles mixtes ont illustré cette volonté de synergie régionale. La première, menée du 15 au 17 mai avec les forces mauritaniennes à Galadé–Gourel Adama, et la seconde, le 22 mai, avec les forces maliennes entre Dakassénou et Tourékounda, témoignent d’un effort tangible pour sécuriser des zones frontalières devenues vulnérables. Ces opérations se déploient en réponse directe à trois attaques survenues en trois semaines dans le cercle de Yélimané, ciblant des projets miniers et d’infrastructures stratégiques.
La visite du général sénégalais Birame Diop à Bamako, le 19 mai, renforce cet élan diplomatique. Le message du président Bassirou Diomaye Faye transmis à son homologue malien, le général d’armée Assimi Goïta, souligne une volonté politique claire : faire face aux menaces sécuritaires sans ingérence extérieure, dans un esprit de souveraineté partagée.
Au-delà de la sécurité, cette coopération Mali–Sénégal–Mauritanie redéfinit les contours d’une défense africaine souveraine, ancrée dans une réalité de terrain. L’alliance entre l’AES et le Sénégal, renforcée par des opérations conjointes et des formations militaires continues, pourrait bien représenter le levier stratégique nécessaire pour briser l’élan des groupes armés.